QUESTIONNER LE SUJET [2]

Publié le par alain laurent-faucon



Avant de parler du sujet comme d'une énigme à « déplier », dans la mesure où c'est un fragment avec toutes les conséquences heuristiques que cela implique, arrêtons-nous encore sur ces tout-petits de la grammaire, ce « et » déjà évoqué précédemment mais aussi l'article indéfini : un, une, et les préfixes, ces « ridicules » particules qui se placent au commencement d'un mot et qui en dynamitent le sens.

Partons, cette fois-ci, du thème d'un débat proposé par Libération, lors des journées de Grenoble des 13, 14 et 15 septembre 2007.


« Ordre et désordre, une crise de l'autorité ? »

Point n'est besoin de vous dire que les conférenciers n'ont absolument pas respecté l'énoncé du sujet et que le débat fut consternant, à tel point que, dans l'amphi, certains participant(e)s ont laissé percer leur mécontentement. Impossible, en effet, de garder quoi que ce soit de ce débat qui, finalement, a tourné autour de l'insécurité et de la notion d'ordre, au sens de maintien de l'ordre. Voilà comment un sujet a été massacré et s'est transformé, pour l'un des intervenants en parade égotiste, ponctuée par quelques protestations fort courtoises et mesurées de la part du public qui ne supportait pas ces poses de « petit marquis » - mais c'est trop souvent le défaut congénital de « l'intellectuel français » ! et de l'universitaire ... L'un de mes anciens profs de Sciences Po, aujourd'hui disparu, Jean-Marie Auzias, disait : « chez eux, c'est la fonction qui crée l'orgasme ».

« Ordre et désordre, une crise de l'autorité ? »


Il est vrai que ce sujet n'est vraiment pas évident à traiter et que l'on peut se demander qui a bien pu rédiger un tel texte. Car écrit de cette façon, il ne peut pas se ramener à une affaire de simple maintien de l'ordre ou à une éventuelle crise de l'autorité.

Or la quasi totalité des étudiantes et des étudiants ont traité ce sujet comme s'il s'agissait d'une simple question sur la « crise de l'autorité ». Évacuant sans le moindre remords toute la première partie du sujet-fragment : « ordre et désordre ». C'est d'ailleurs pour cela que j'ai donné cette phrase bancale à commenter, pour vous obliger à réfléchir, penser, questionner le sujet, et non pour que vous vous lanciez dans un laïus ennuyeux au possible sur la crise de l'autorité. Le plan le plus souvent proposé étant - hélas ! - :

 

L'autorité, c'est l'ordre ...
et la crise, le désordre.

 

Alors relisons, encore une fois, ensemble, le sujet et dites-moi si un tel plan est confome à la problématique posée :


« Ordre et désordre, une crise de l'autorité ? »

Un étudiant a même cité la phrase de Sartre dans l'intro : « l'enfer c'est les autres », en faisant, en plus, une grave faute d'orthographe dans le titre de l'ouvrage dont elle est tirée. Un autre a parlé, tout à trac, de la mémoire collective analysée par Maurice Halbwachs, de la civilisation des moeurs de Norbert Elias, et d'un tas de trucs empilés pêle-mêle qui m'ont rappelé que trop souvent l'on confond connaissance et confiture que l'on étale sur une tartine. Ça coule et ça colle de partout et la copie devient un parcours du combattant. On ne part plus sauver le soldat Ryan, mais l'on se dit : où est donc la pensée dans ce fatras de citations inutiles et de bouts de phrases tricotées une maille à l'endroit, une maille à l'envers, comme chez certains journaliste qui n'ont aucun talent de plume. Jadis, quand j'étais dans la presse, j'ai entendu un rédac-chef dire d'un tel : « c'est un naze, il est juste bon à tricoter ses mots ».


« Ordre et désordre, une crise de l'autorité ? »

D'entrée de jeu et avant même d'entreprendre quoi que ce soit, l'on sent bien que ça coince au niveau du libellé du sujet. Qu'est-ce que ça veut dire ce truc-là ? se dit-on, sans même réfléchir. Puis c'est l'angoisse : comment se sortir d'un texte aussi "foireux" – employons le mot : "foireux". Peut-être que l'auteur du sujet a voulu simplement évoqué la « crise de l'autorité », mais sa façon de formuler la phrase interdit de s'arrêter à cette première impression. En effet : pourquoi ce et qui lie deux termes antagonistes : ordre et désordre ?

Ces questions, surgissant dès la lecture du sujet, peuvent – et doivent – être intégrées dans votre dissertation, et entrent parfaitement dans l'introduction. N'oubliez pas ce que je vous ai déjà dit : l'ordre du discours c'est le discours même ; le meilleur plan c'est celui qui épouse la démonstration, c'est-à-dire la logique du questionnement. Bien sûr, évitez simplement d'employer le mot « foireux » ; préférez lui des mots comme « délicat », « ambigu » ! - si j'ai employé un tel mot, c'est juste pour vous faire comprendre quel peut être mon état d'esprit face à un tel sujet. En découvrant ce texte, l'étonnement et la panique – ça veut dire quoi tout ça ! - sont inévitables et salutaires. Car ils permettent de comprendre que le premier problème à résoudre réside dans le début de la phrase : « ordre et désordre ».

Même s'il est possible d'avancer que l'auteur du texte pensait certainement à une éventuelle « crise de l'autorité » sur lequel aurait porté le débat organisé par Libération, il n'en demeure pas moins vrai que le paradoxe mis en avant au début de la phrase perturbe cette interprétation réductrice. Et vous devez le dire dans votre démonstration. Relisons encore et encore le sujet :


« Ordre et désordre, une crise de l'autorité ? »

C'est le et, ce tout-petit de la grammaire, ce presque rien, qui brouille tout. Car cette conjonction de coordination, comme sa fonction l'indique, lie deux mots antagonistes. Elle tient en tension les deux termes et, en même temps, montre qu'il y a un écart entre eux, sinon il n'y aurait pas besoin du et.

Du coup, vous ne pouvez pas ne pas vous posez les questions suivantes - j'en vois au moins trois :

1°) le fait de vouloir tenir ensemble ordre et désordre – l'harmonie des contraires, dirait Héraclite – peut-il engendrer une crise de l'autorité ?

2°) le fait de refuser de vouloir tenir ensemble ordre et désordre – le choix du ou ... ou ..., du dualisme et non de la dualité – peut-il engendrer une crise de l'autorité ?

3°) le fait de vouloir tenir ensemble ordre et désordre sans avoir compris combien il importe de maintenir la dualité tout en préservant l'harmonie – sinon c'est à la fois l'ordre et le désordre et, par là-même, l'ordre n'a plus de sens – peut-il engendrer une crise de l'autorité ?

Pour ce troisième cas de figure, je me permets de citer une phrase de Roland Barthes :

« ...et j'ai mis ces noms (ces fragments) dans l'ordre alphabétique - qui est, comme chacun le sait, tout à la fois un ordre et un désordre, un ordre privé de sens, le degré zéro de l'ordre » - Roland Barthes, Le Bruissement de la langue, Seuil, Paris, 1984, p.271.

Face à ces trois possibilités, l'on peut imaginer que le rédacteur du sujet, qui devait faire l'objet d'un débat public lors des journées de Grenoble, pensait : c'est la pagaille, on confond ordre et désordre, d'où une crise de l'autorité. Ou dit de façon différente : du fait que l'ordre n'a plus de sens, puisqu'il est à la fois ordre et désordre, n'assiste-t-on pas à une crise de l'autorité ?

Voilà quelques questions que l'on pouvait se poser, mais encore fallait-il être très attentif à tous les mots du sujet et à ces « pauvres de la grammaire », à commencer par ce tout petit
et !

Sans oublier une crise, qui laisse entendre, par son imprécision – article indéfini – que c'est peut-être du côté des rapports entre ordre et désordre qu'il faut chercher les raisons d'une crise de l'autorité. Sans qu'aucune de ces raisons soit la condition sine qua non de LA crise de l'autorité.

Enfin, le préfixe dans le mot dés–ordre montre bien que tout désordre peut être perçu comme un nouvel ordre, ou un passage nécessaire entre deux ordres, ou ... Et seul l'un d'entre vous, Nicolas, a entrevu les enjeux de ce préfixe.

C'est d'ailleurs sa dissertation, de loin la meilleure, que je mets en ligne avec son accord. Je mets également des extraits des deux autres bonnes copies, celles de Marion et de Laetitia – et je les en remercie.


« Ordre et désordre, une crise de l'autorité ? »

 

Voici d'abord le plan, vraiment excellent, proposé par Nicolas :



1. La crise de l'autorité : conséquence d'un choix entre ordre et désordre

a) le désordre : un fait inévitable avec ou sans autorité

b) surabondance d'ordre : cause du désordre comme de la crise autoritaire

2. La reconnaissance d'un équilibre entre ordre et désordre, condition du maintien de l'autorité

a') ordre sans désordre n'est pas ordre

b') l'enchevêtrement ordre et désordre,



Marion et Laetitia ont trouvé, quant à elles, un modus operandi un peu différent et moins convaincant, même si cette façon de résoudre le problème est recevable. Finalement, toutes les deux ont opté pour une voie moyenne faute d'avoir suffisamment questionné le sujet, en construisant ainsi leur plan – je m'inspire des deux copies :



1. Il existe peut-être une crise de l'autorité qu'il s'agit d'identifier

a) changement de valeurs et de repères ...

b) ... et perte du lien social

2. Une crise qui semble être due aux rapports entre ordre et désordre

a') des tensions entre ordre et désordre ...

b') ... à la nécessité d'un juste équilibre entre les deux


La différence essentielle entre les deux dissertations réside dans la mise en forme de la démonstration. Marion a opté pour le plan comme il est présenté ci-dessus ; et Laeticia a inversé les parties, parlant d'abord d'une crise qui serait due aux rapports entre ordre et désordre. Le choix fait par Marion me paraît toutefois plus judicieux, car il semble plus logique.

Alain Laurent-Faucon




LA DISSERTATION DE NICOLAS

 

La crise des banlieues survenue en octobre 2005 a profondément marqué les esprits et a fait surgir des débats dont celui de l'autorité prise à la fois « en tenaille » entre ordre et désordre. D'où, peut-être, cette interrogation : « Ordre et désordre, une crise de l'autorité ? »

Il est, par exemple, possible de se demander si cette crise relève d'une incompréhension de ce que doit être l'ordre et de ce pourquoi le désordre existe. En d'autres termes, est-ce la délicate perception des idées d'ordre et de désordre qui conduit à une crise de l'autorité ? Avant même de répondre, il convient de saisir le sens des mots, ici, employés. Qu'entend-on, en effet, par ordre ? Un voeu pieu, un fait existant, un idéal ? Et comment le définir ? Par une situation sans aucun soubresaut, ou par un contexte ? Ou bien encore : est-il ce qui est juste, normal ? Quant au désordre, le préfixe du mot invite à considérer qu'il se trouve aux antipodes de l'ordre. Est-il alors la « pagaille », le chaos, ou, plus simplement, ce que l'autorité redoute ? Et l'autorité ? Est-elle une instance qui créé de l'ordre et qui cherche ensuite à le préserver ? Enfin, la crise – si crise il y a – est-elle une faillite, un échec, un laisser-aller, ou un état entre deux états, un passage ?

Entendons l'ordre comme ce que l'autorité veut mettre en place et le désordre comme ce qu'elle redoute et ce contre quoi elle lutte. Admettons également qu'il y ait crise de l'autorité. Alors, quelle en est la raison ? Et comment y mettre fin ? Par exemple, la prise en compte par l'autorité d'une interconnexion entre ordre et désordre permettrait-elle de résoudre cette crise ?

Nous allons tenter de répondre à toutes ces questions en montrant que si la crise de l'autorité n'est que la conséquence d'un choix entre ordre et désordre (1), alors seul un juste équilibre entre ces deux termes peut y mettre fin (2).



La crise de l'autorité : conséquence d'un choix entre ordre et désordre ?


En préférant opter pour l'ordre, ce qui justifie d'ailleurs sa propre existence, l'autorité, quelle qu'elle soit, créé un fort déséquilibre. Alors que le désordre semble pouvoir exister avec ou sans elle (A), l'autorité, dans sa volonté excessive de maintenir l'ordre, conduit certains à préférer les chemins de la marginalité et donc du désordre (B).

A) Le désordre : un fait inévitable avec ou sans autorité

D'abord, face à l'autorité, le désordre – qui existe - apparaît comme un contre-pouvoir vis-à-vis de l'ordre établi. Il relève, en quelque sorte, de la désobéissance civile. Et il est, sans être nécessairement un refuge, une issue permettant de se détacher d'un certain asservissement moral et/ou physique.

Mais, s'il n'y a pas d'autorité pour maintenir l'ordre, que penser du désordre ? Existe-t-il ou non ? Il faut répondre par l'affirmative, car, dans un contexte sans lois, sans préceptes ni morale, le désordre a toute sa place.

Si le désordre semble donc inéluctable, quel que soit le cas de figure envisagé, il faut alors bien admettre qu'il n'est pas la cause majeure d'une remise en question de l'autorité. Tout porte à croire que l'autorité, par ses agissements, est responsable de sa propre faiblesse.

B) La surabondance d'ordre : cause du désordre comme de la crise autoritaire

L'établissement de tout ordre implique que soient posés des interdits, des mesures, des règles qui le structurent et le délimitent. Cette idée laisse à penser que l'ordre n'est finalement que rarement « naturel » au sein d'une société. Il apparaît plutôt comme un idéal « artificiel », un objectif que l'autorité se fixe et ce pour quoi elle existe. L'ordre est une situation de fait, un état dont on ne sait pas vraiment ce qu'il doit être, mais dont on sait ce que l'autorité veut qu'il soit.

Ce que l'on constate c'est que trop d'ordre conduit au désordre. C'est, en effet, le sentiment de ne jouir que de libertés encadrées, définies et strictement délimitées, qui pousse une frange de la population à s'en détourner et à chercher de nouveaux champs de possibles, passant ainsi de l'ordre établi à un nouvel ordre dont elle est l'instigatrice mais qui, pour l'autorité, apparaît comme un désordre.

Finalement, c'est parce qu'il y a des interdits qu'il y a des transgressions ! Et ce constat n'est pas nouveau. Qui plus est, ce rejet d'une autorité surabondante peut s'observer à tous les niveaux. Prenons, par exemple, celui de l'autorité parentale. Quel est l'adolescent qui n'a jamais défié son père ou sa mère, contesté cette mise en forme – ce « formatage » - qu'est l'éducation ?

 

Trop d'ordre peut donc conduire à vouloir franchir les limites, enfreindre les règles. Et l'autorité, qui a mis en place cet ordre, est, de ce fait, source de désordre. D'où la nécessité, pour toute autorité, de prendre conscience de l'importance du juste équilibre entre ordre et désordre, pour se maintenir.

 



La reconnaissance d'un nécessaire équilibre entre ordre et désordre, une condition au maintien de l'autorité


Il n'y a pas d'ordre sans désordre, de même qu'il ne peut y avoir de désordre si l'ordre ne lui préexiste pas. (A'). Forte de cette constatation, l'autorité ne peut se maintenir qu'en acceptant la réelle corrélation qui unit ces deux états : ordre et désordre (B').


A') Ordre sans désordre n'est pas ordre

Il est vrai que la décadence fait peur ainsi que l'instabilité. En société, ce sont la régularité, la stabilité et l'encadrement qui rassurent. L'ordre désiré, apparaît, de ce fait, comme ce qui doit être logiquement mis en oeuvre, comme ce qui est « normal ».

Mais qu'est-ce que le « normal », et la « normalité », si ce n'est ce « je-ne-sais-quoi », ce « quelque chose » que le pathologique révèle, met en avant ? C'est, en effet, le mal-être, le mal-à-l'aise (malaise), ou dit autrement, le pathologique qui est ce à partir de quoi le « normal » est défini.

Or, si l'ordre est la normalité, il est évident que le pathologique n'est autre que le dés-ordre. L'ordre sans désordre n'est donc pas ; en effet, sans désordre, l'autorité n'aurait pas à définir, établir, rétablir l'ordre, ni même à exister en tant qu'autorité.

De la même manière, le désordre ne peut exister que si l'ordre le précède. De fait, comment pourrait-on qualifier le désordre, si l'on ne se référait pas à un « modèle » d'ordre, à une « idée » de l'ordre, ou, en d'autres termes : à une « idéologie », c'est-à-dire à un « discours » sur l'ordre ? L'on ne peut, en effet, analyser telle situation comme relevant d'un désordre, que si l'on « sait » ce qu'est une « situation ordonnée » !

Parce qu'ordre et désordre sont liés, toute autorité, pour se maintenir, doit reconnaître leur interconnexion et trouver, entre ces deux états, un juste équilibre.


B') L'enchevêtrement ordre et désordre, condition essentielle au maintien de l'autorité

En vérité, l'ordre devrait être à la fois un certain état où tout serait à sa place, sans heurts, sans violences, et un état où serait également toléré un certain dés-ordre si nécessaire à l'équilibre – car trop d'ordre étouffe les libertés et fait violence. Mais, pour tenir ensemble ces deux aspirations contradictoires, pour maintenir un équilibre toujours fragile, l'on a besoin d'une autorité qui sache faire la part des choses.

L'ordre est un artifice. Il doit donc s'entretenir, se maintenir, pour permettre à l'autorité qui l'établit de se maintenir aussi. Et dans ce jeu subtil entre ordre/désordre/autorité, les trois pôles de la triangulation sont tributaires les uns des autres.

Par ailleurs, l'ordre, par sa propension au « formatage », à l'encadrement, à la fermeture, appelle son contraire, l'ouverture, le mouvement, le changement. Quant au désordre, après avoir contesté, bousculé l'ordre établi, il recherche le calme, la stabilité, la durée. Bref : la paix dans la tranquillité. Ce que vise aussi toute autorité juste, c'est-à-dire toute autorité qui sait maintenir un difficile équilibre entre ordre et désordre.


S'il y a une crise de l'autorité, c'est peut-être parce que celle-ci n'a pas su saisir l'enjeu de cette tension entre ordre et désordre, et qu'elle n'a pas compris que, pour être acceptée, elle doit veiller à ce fragile équilibre entre deux états opposés qu'on ne peut dissocier.

Ne pas opter pour « l'harmonie des contraires », même s'il s'agit-là d'un exercice délicat, c'est, pour l'autorité, pencher d'un côté ou de l'autre. En général, comme elle penche plutôt du côté de l'ordre, elle finit par faire de celui-ci un « trop d'ordre » qui, du coup, la fragilise. Car, nous l'avons vu, le « trop d'ordre » est source de violence et engendre, par effet retour, un plus grand désordre. D'où une crise de l'autorité.


Nicolas - Prépa' fac catho

Remarque : La preuve par l'exemple ! La dissertation de Nicolas est la preuve même de ce qui vous est demandé le jour du concours. Interroger le sujet ! Mais pour ce faire, il faut lire et relire tous les documents concernant la dissertation, les mots du sujet, les pauvres de la grammaire, etc. Et il faut également se dire, d'une façon définitive, que la pensée ne relève pas du « c'est mon choix », du « café philo » ! Un de vos camarades a même osé dire pour justifier sa mauvaise note : j'ai été trop philosophe ! Sous-entendu : et cela vous a dépassé ... Je ne sais ! En tout cas, ce que je sais c'est qu'il a confondu le discours de bistrot avec le λογος, simplement parce, pour bon nombre de gens, la philo c'est du baratin, du n'importe quoi, pourvu que ce soit abscons, tiré par les cheveux.

Observez bien la dissertation de Nicolas et dites-moi où et à quel endroit sont étalés des tas de citations hors contextes et des titres d'ouvrages jamais lus ? Où ? Où ? Il n'y a même aucune citation !

Penser, ce n'est pas étaler ses connaissances. Penser, c'est développer et défendre un point de vue après avoir longuement questionné le sujet – et tous les mots du sujet, y compris et surtout, les tout-petits de la grammaire.


Les dissertations de Marion et de Laetitia
résumé


Dans leur introduction, Marion et Laetitia ont, elles-aussi, questionné la « conjonction de coordination "et" qui marque à la fois l'écart, la tension et la jonction entre deux termes antinomiques » (Marion).

Elles se sont d'ailleurs demandé si « l'on ne devrait pas se méfier d'une vision trop manichéenne des choses, d'une opposition systématique du bien et du mal, du fait de la difficulté même de la définition de l'ordre
et du désordre » (Laetitia).

Toutes deux s'accordent à reconnaître qu'il convient « d'abord de faire un travail sur les mots » avant de « s'interroger sur le sens de la question posée par le sujet » (Laetitia).

Puis ce premier questionnement effectué, toutes deux notent que « la confrontation entre l'ordre et le désordre arbitrée par l'autorité semble nécessaire et doit permettre d'éviter une crise de l'autorité due à une utilisation abusive de l'ordre, conséquence d'une rupture d'équilibre entre ordre
et désordre » (Marion).

 

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