QUESTIONNER LES MOTS [3]

Publié le par alain laurent-faucon



MAUX DES MOTS - TICS VERBAUX


De cette « langue de bois » pratiquée par le personnel politique, aux idées pré-formatées de la pensée paresseuse, celle du sens commun ; des mots à la mode, à la « jobardise » des mots et à l'inconsistance intellectuelle de celles et ceux qui les utilisent ; des mots fourre-tout et trompeurs, aux mots racoleurs qui hyspostasient les questions gênantes en réponses évidentes, le catalogue des tics verbaux et des manipulations verbales est digne d'un inventaire des discours stéréotypés à la manière d'un Gustave Flaubert dans Bouvard et Pécuchet ou d'un Léon Bloy avec l'Exégèse des lieux communs – pour ne citer que ces deux auteurs classiques ... mais oubliés et non lus.

C'est un lecteur du journal le Monde, Alain Flageul, qui est l'auteur de cette symptomatique formule : « la dictature des tics verbaux ». Impropriétés, bévues, lapsus, dérives syntaxiques, linguistiques, sémantiques, lieux communs, clichés à la mode, âneries relevant de l'inculture : tout est répertorié dans le « Bêtisier » de Véronique Maurus.

Jean-Louis Malandin, dans son blog « Pan sur la langue ! », épingle les imprécisions grammaticales et, de ce fait, les égarements sémantiques dus à la méconnaissance des règles de la langue française relatives à l'emploi des pronoms « le » et « le sien ».

Je vous fait également part de ma stupeur lorsque j'ai aperçu l'annonce de la prochaine conférence qui devait avoir lieu à la fac : 
« L'Administration pénitentiaire et le dilemme de sa mission de réinsertion ». L'annonce était placardée sur un panneau de tout ce qu'il y a de plus officiel. Ce n'était donc point là une « faute » du secrétariat (sic) ou de l'informatique (re-sic) ou des deux (re-re-sic). Et personne n'a rien vu, n'a rien dit ! Un silence et/ou un aveuglement vraiment assourdissant ...

Aussi assourdissant que le silence qui a accueilli les inquiétantes et graves dérives du système pénitentiaire français, une nouvelle fois dénoncées par le CPT - c'est-à-dire : Comité pour la prévention de la torture et des peines ou traitements dégradants du Conseil de l'Europe. Dans le rapport du CPT, la formule « Traitement inhumain et dégradant » revient à maintes reprises et cela n'a provoqué aucune réaction écoeurée de la part des hommes et des femmes, président de la République en tête, qui vivent dans
« la patrie des droits de l'homme » (encore un poncif ?!) – cf. le Monde, 7 décembre 2007, article : « Indignité carcérale » et le Monde, 6 décembre 2007, article : « Prisons : un rapport stigmatise à nouveau les pratiques de l'administration française ».

I
n fine, il convient d'admirer le sublime texte « langue de bois » de Claude d'Harcourt, directeur de l'administration pénitentiaire, disant au journaliste du Monde (6 décembre 2007) : «  Le gouvernement tient le plus grand compte des observations du Comité ». Ce texte est proprement grandiose dans l'utilisation subtile de la langue de bois et des stratégies d'évitement – mais il faut dire que le journaliste n'est pas à la hauteur. Il est dans la révérence et non dans l'investigation et la recherche de la vérité.

 

 




 

Bêtisier, par Véronique Maurus


 

Chronique de la médiatrice | LE MONDE | Article paru dans l'édition du 23.12.07.

Il est, parmi nos lecteurs, une variété particulièrement méritante. Ce sont les "rectifieurs", ces pêcheurs de perles au long cours qui, l'année durant, scrutent nos pages sans relâche et collectionnent les abus, erreurs et lapsus comme autant de joyaux. Tantôt sévères, tantôt aimables ou franchement goguenards, ils nous adressent régulièrement leurs butins, qui, transmis aux coupables, produisent autant de rectificatifs et contribuent ainsi à la qualité du journal.

De ces collectionneurs heureux - la matière étant, hélas !, abondante -, il en est de plus ou moins assidus, tels Louis Douin (Villefranche-de-Rouergue) et Michel Krassilchik (Paris), deux habitués, ou Jean-Louis Malandin (La Pommeraye, Maine-et-Loire), qui s'est pris au jeu et tient un blog ("Pan sur la langue") consacré à cette oeuvre salutaire.

Cette année, la palme revient toutefois à Gérard Roy (Grande-Rivière, Jura) pour une liste de 73 erreurs relevées d'avril à octobre dans toutes les rubriques du quotidien. Coquilles, fautes d'orthographe, impropriétés, bévues, tout y passe, date, citation et auteur à l'appui. Une lecture déprimante pour le médiateur. Epingler tous les fautifs serait fastidieux, la plupart, d'ailleurs, se reconnaîtront. Notons seulement que nul n'y échappe parmi les rédacteurs, pigistes et correspondants, plumes extérieures comprises.

Quant à choisir la plus belle perle, voilà la difficulté du bêtisier, exercice de saison plus délicat qu'il n'y paraît. Quel critère choisir ? L'humour ? On nous reprochera - non sans raison - de prendre nos défauts à la légère. La gravité ? Mais toutes les erreurs sont graves pour un journal. La fréquence ? Ce n'est alors plus une perle mais une dérive, qui mérite mieux qu'une citation.

Allons donc pour l'humour ! En ces temps de crise, c'est ce qui manque le plus. Le plus beau lapsus de l'année est tout un programme : François Bayrou « plaide pour l'introduction de la "promotionnelle" aux législatives »... Il a été repéré dans les pages politiques du 20 février, par Laurent Michelet, rédacteur en chef du magazine RC Pilot. « Ça peut arriver à tout le monde, je ne vous jette pas la pierre », ajoute notre confrère.

Deuxième presque ex aequo, cette phrase extraite d'un encadré consacré aux scandales passés du Tour de France, le 26 juillet : Festina, « cette formation phare qui compte en son "sain" Richard Virenque... ».

Au chapitre lapsus, citons encore le « gilet camouflet » (camouflé ?) porté par les fidèles d'un potentat islamiste, au Pakistan (éditions du 27 octobre), et les « sceaux à champagne » peints par l'expressionniste allemand Emil Nolde (Le Monde du 9 octobre).

Certaines étourderies plus inquiétantes traînent derrière elles un soupçon d'inculture. Tel ce titre relevé le 26 novembre dans les pages du supplément Argent : « L'Inde à mille "lieux" des clichés... ». Ou l'« "aéropage" de juristes de haute volée » qui s'est glissé dans les pages internationales du 9 mai. Pire encore, ce général américain « se faisant "le missi dominici" de l'administration Bush » débusqué dans nos éditions du 5 juin. « Il fallait écrire le "missus dominicus" au singulier, "missi dominici" n'existe qu'au pluriel », précise Hubert Chanut (Toulouse), qui nous signale cette ânerie.

Certains "rectifieurs" se sont spécialisés dans un genre différent : ils chassent le lieu commun, le cliché à la mode qui, utilisé à tort et à travers, finit par produire, lui aussi, de jolies perles. « On déguise en demande de "moratoire" l'exigence d'une capitulation de l'adversaire en rase campagne, (...) on affuble du beau nom de "plan Marshall" chaque revendication de subvention massive sans contrôle, on qualifie de "Grenelle" toute réunion de plus de deux personnes (...) et on fustige comme "dictature" ce qui n'a pas l'heur de nous plaire dans la nature des choses », s'amuse Alain Flageul (Paris), qui "réclame" quant à lui « un moratoire sur la dictature des tics verbaux ».

La récolte 2007 de clichés est abondante, même si les journalistes, à leur décharge, se contentent souvent de rapporter ceux qu'ils entendent. Ainsi "dictature" a été utilisé 435 fois, à tout propos : dictature "du clic", "de la République du moi", de "faire jouir", de "vieillir jeune", et on en passe. Autre antienne, le "Grenelle" apparaît dans quelque 300 articles, Grenelle "de l'environnement" bien sûr, mais aussi "de la fiscalité locale", "de la culture" ou "de la presse", sans oublier le "Grenelle de mes deux" chanté avec humour par le groupe Massilia Sound System.

Troisième au hit-parade des tics 2007, le mot "moratoire" - sur les OGM, la pêche au thon rouge ou "la fabrique de bébés téléphages" -, lui-même talonné par "plan Marshall", si fréquemment dévoyé par le personnel politique que le Canard enchaîné lui a consacré un article complet le 5 décembre.

Et puis il y a les mots qui plaisent, des mots peu usités - pour ne pas dire "décalés" (autre poncif mis à toutes les sauces) - et qui, tout d'un coup, se répandent sans que personne ne sache pourquoi. Pas même les auteurs d'ailleurs, qui les utilisent sans en maîtriser le sens. Depuis peu fleurit "codicille", petit vocable rond, évoquant vaguement la coquille, lequel, signale Claude Julien (courriel), s'emploie exclusivement dans le sens (grave) « d'acte postérieur à un testament, le modifiant, le complétant ou l'annulant ». Or il se substitue de plus en plus à "clause", "annexe" ou "ajout" - pour un contrat gazier, le cycle de négociations de Doha ou... le programme de M. Sarkozy !

Ajoutons, en guise non de "codicille" mais de conclusion, l'abus d'un nouveau venu, relevé par Sothear Yem (La Roche-sur-Yon) : « Il s'agit du mot "Khmer" affublé pour l'occasion d'un adjectif de couleur variable, clin d'oeil évident au vocable "Khmer rouge", mouvement politique de sinistre mémoire. » "Khmers verts" (écologistes), "roses" (socialistes) ou "gris" (à propos de la réglementation sur Internet) prolifèrent dans nos colonnes, au point d'en devenir non seulement ridicules, mais blessants. « Ce qui était intransigeant et tyrannique (...) chez les Khmers rouges, ce n'était pas le mot "Khmer", c'était l'adjectif "rouge", proteste M. Yem. Les Khmers, ethnie principale du Cambodge, sont des gens comme tout le monde."

Véronique Maurus

 



Le blog de Jean-Louis Malandin



Remarque :
je vous invite à consulter le blog de ce lecteur du journal Le Monde, car son blog « Pan sur la langue ! » fourmille de tous ces petits riens ou presque riens qui peuvent changer ou occulter, perturber, brouiller, le sens d'une phrase – et, partant, le sens d'un sujet de dissertation de culture gé. Je vous renvoie également au dossier intitulé LES PAUVRES DE LA GRAMMAIRE ces « pauvres » qui sont si essentiels pour saisir ce que parler veut dire. Voici deux extraits du blog de Jean-Louis Malandin :



1


Appelez-moi ANAPHORE !

 
 
 
Lu dans Le Monde du 19 décembre 2007, en page 13, 4ème colonne : « IKB en Allemagne, Northern Rock en Grande-Bretagne se retrouvent en situation de quasi-faillite tandis que le géant suisse UBS  a dû faire appel au fonds d'Etat singapourien pour le secourir. »

 

 

Qui est ce « le » ?

 

Le lecteur, bien parti dans son tour des banques européennes et de leurs déboires tombe en arrêt en fin de course. Il remonte dans le texte. Pas d'autres masculins que le « géant suisse » et le « fonds d'Etat singapourien ». Mais qui fait quoi, au juste ?

On peut supposer que le « géant suisse » a demandé du secours au « fonds d'Etat singapourien » mais les lecteurs pressés ont déjà tourné la page, renonçant à faire l'exégèse d'une brève ! Tant pis pour le journal !

Nous avons là une des causes les plus fréquentes de l'égarement du lecteur : un pronom dont on ignore ce qu'il désigne alors que l'élément de référence devrait sauter aux yeux. Au moindre doute, la confusion s'installe et le lecteur passe à autre chose.

Le renvoi d'un pronom à un nom placé avant - ce qu'on appelle l'anaphore doit fonctionner au quart de tour, sans aucune hésitation quand il s'agit de transmettre une information avec le maximum d'efficacité.

 

Remarque : Je vous soumets la définition du mot ANAPHORE telle que Le Littré la donne.

ANAPHORE :
Figure de rhétorique. Répétition du même mot en tête des phrases ou de membres de phrase. Il y a une anaphore dans ces vers de Delille : « Tendre épouse, c'est toi qu'appelait son amour, Toi qu'il pleurait la nuit, toi qu'il pleurait le jour », Géorg. liv. IV. - ÉTYMOLOGIE Terme dérivé de deux mots grecs signifiant de nouveau et porter.

 

 



2


Le pronom « le sien »


Lu dans Le Monde du 13 décembre 2007, page 22, colonne 5 : « Chaque jour, dans les rues du village, Michèle Alessandri croise la famille d’Yvan Colonna. Elle a un fils qui est presque du même âge que le sien. »

 

A quel personnage renvoie le pronom « Elle » ? A Michèle Alessandri, bien sûr ! D’autant plus que c’est la règle : dans cette situation, le pronom renvoie au sujet de la phrase précédente puisque c’est aussi le « sujet » de la conversation, c’est d’elle qu’on parle ! Mais alors, si le pronom renvoie logiquement à Michèle Alessandri, c’est vrai aussi du pronom « le sien » ! C’est-à-dire qu’elle a un fils qui a l’âge de son fils … le contraire serait étonnant !

Evidemmenent, compte tenu de l’actualité, le lecteur se doute bien que c’est du fils d’Yvan Colonna que le journaliste a voulu parler. Une fois de plus, c’est le lecteur qui fait le travail de compréhension alors que le texte devrait être limpide, même pour un lecteur très éloigné dans le temps ou l’espace ! En principe, c’est une des grandes vertus de la langue française.

 




Lu sur un panneau d'affichage

 


Conférence du cycle de découverte de l'Administration

 

« L'Administration pénitentiaire et le dilemme de sa

mission de réinsertion »


 

Remarque : Je tairai les noms et qualités du conférencier car il se pique par ailleurs d'être un spécialiste de la culture générale ! Je me contenterai simplement de mettre l'accent sur ce tic langagier qui consiste à confondre « problème » et « dilemme », sûrement parce que le second terme fait plus chic, plus savant, plus « pensé » ... Pour quelqu'un qui se refuse à questionner le sujet, une telle boulette langagière est bien - in praesenti - la preuve qu'il faut impérativement questionner les mots du sujet, tous les mots, et le sujet lui-même.

Dans le Dictionnaire Culturel en Langue Française paru en quatre volumes, sous la direction d'Alain Rey, aux éditions Robert, Paris 2005, il est écrit, à propos de dilemme : « argument par lequel on pose une alternative entre deux arguments contraires ». Plus loin il est dit : « Alternative contenant deux propositions contraires ou contradictoires et entre lesquelles on est mis en demeure de choisir ». Et, pour nous éclairer, les auteurs de l'article donnent l'exemple suivant, tiré d'un ouvrage de Roger Martin du Gard, Jean Barois : « La culpabilité de Dreyfus, ou bien l'infamie de l'état-major : voilà dans quel dilemme on a enfermé ces officiers ».

Dans le cas du libellé de la conférence annoncée, il eût peut-être fallu écrire quelque chose comme : « Le dilemme de l'Administration pénitentiaire : enfermer (punir ?) ou réinsérer ». Le choix des propositions contraires ou contradictoires (ce qui n'est pas du tout pareil !) de l'alternative dépend, bien sûr, de ce que veut montrer l'auteur. Déjà, l'étrange flottement dans l'emploi du mot
« dilemme » pourrait laisser supposer que cette « mission de réinsertion » n'est visiblement pas la tâche première ou primordiale de l'Administration pénitentiaire.

Mais nous aurons sûrement l'occasion de décortiquer cette phrase bancale dans l'une des prochaines rubriques des PAUVRES DE LA GRAMMAIRE.

Car les mots sont toujours plus que de simples mots - ils sont également des maux qui révèlent les contresens, erreurs de sens, faux sens ; lesquels voilent et dévoilent, à leur tour, des glissements sémantiques, des usages abusifs masquant des non-dits, des refus, des lapsus révélateurs d'autre chose que ce qu'on a voulu dire ... Voilà d'ailleurs pourquoi il faut être si attentif aux mots et aux
« pauvres de la grammaire ». On pourrait évidemment se demander si tout dérapage lexical, non contrôlé, n'est pas le signe d'un retour du refoulé. Quand l'erreur fait signe ?!

Il faut reconnaître aussi que l'affaire n'est pas facile. Non seulement ce dilemme pose problème, mais il y a également ce petit rien qui est le « et ». Or l'emploi d'une telle conjonction de coordination, dans la phrase en question, n'est pas vraiment approprié. Il faudrait plutôt utiliser un « face à » : l'administration pénitentiaire face au problème posé par sa mission de réinsertion. D'accord, c'est lourd, maladroit, mais c'est correct.

Il y a toute une herméneutique du « et » que peu de gens maîtrisent et qui est pourtant une clef interprétative essentielle. En fait, si l'on excepte les linguistes, les philosophes et les poètes, ce sont les grands juristes de droit privé qui ont la meilleure perception de ce que peut cacher ou révéler ce petit « et » dans une phrase, un article de loi, un contrat, etc. Pour un petit « et » mal ficelé, on peut perdre bien davantage qu'un plat de lentilles ! Mais nous y reviendrons, tant l'herméneutique du « et » est capitale quand on questionne les mots, tous les mots du sujet, et le sujet lui-même. Jacques Derrida a eu de fort belles réflexions sur le « et » - je vous en reparlerai.

ALF




Quelle belle langue de bois





Claude d'Harcourt, directeur de l'administration pénitentiaire



"Le gouvernement tient le plus grand compte des

observations du Comité"


LE MONDE | 06.12.07 |

 

Claude d'Harcourt, le rapport du Comité de prévention de la torture (CPT) souligne des cas de traitements inhumains et dégradants dans les prisons : quels changements le gouvernement et l'administration pénitentiaire que vous dirigez vont-ils mettre en œuvre pour répondre aux recommandations du CPT?

La chancellerie tient le plus grand compte des observations du CPT et le nombre des recommandations contenues dans le rapport 2006 est très réduit. A titre d'exemple, les rotations de sécurité [les transferts de détenus] n'ont pas seulement été revues comme le souhaitait le CPT, mais purement et simplement supprimées par note du 16 août dernier. En ce qui concerne les détenus particulièrement surveillés, et selon nos engagements, une nouvelle circulaire est en cours de signature pour répondre au CPT. L'administration pénitentiaire s'astreint en toutes circonstances à avoir un comportement éthique. Nous avons une autorité indépendante, la Commission nationale de déontologie de la sécurité, chargée de vérifier le respect des règles déontologiques.

Le rapport fait référence à deux situations distinctes. Ce que relève le CPT à Moulins concerne la prise en charge des détenus à l'hôpital. Ce n'est pas de la responsabilité de l'administration pénitentiaire. La deuxième situation concerne des détenus atteints de troubles mentaux graves incarcérés à Fresnes, placés en cellule au sein d'un service psychiatrique. Ces détenus sont sous la responsabilité de médecins qui décident des conditions dans lesquelles ils sont placés en cellule. Depuis 1994, les soins en prison sont assurés par le service public de santé. En 2009, le ministère de la santé ouvrira la première unité spécialisée pour détenus psychiatriques à Lyon.

Quelle est la stratégie du gouvernement pour résoudre la surpopulation carcérale?

Il faut rappeler deux choses. Avec 95 détenus pour 100 000 habitants, le taux de détention en France est l'un des plus faibles d'Europe. D'autre part, notre taux de surpopulation est dans la moyenne européenne.

La stratégie définie par la garde des sceaux, Rachida Dati, est simple : ouvrir dans les délais prévus les 13200 places du programme immobilier, dont 3000 dès 2008 grâce à 1100 emplois supplémentaires ; continuer à développer les aménagements de peine qui ont déjà progressé de prés de 40% en un an, ce qui est remarquable.

Propos recueillis par Alain Salles


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