LA POLITIQUE DE CIVILISATION [3]
« L'expression politique de civilisation s'est imposée à moi au début des années 80 », rappelle Edgar Morin dans le texte de 2002 qui constitue l'un des chapitres d'un ouvrage publié en 1997 sous le titre : Une politique de civilisation, ouvrage co-écrit avec Sami Naïr. « Elle se veut, poursuit Edgar Morin, une politique multidimensionnelle, car tous les problèmes humains ont aujourd'hui une dimension politique. »
« [...] on isole les problèmes du chômage, de l'emploi, de l'exclusion hors de leur contexte et on prétend les traiter à partir d'une logique économique close. Il faut au contraire les considérer au sein d'une problématique de société et partir des besoins de civilisation qui, d'eux-mêmes, exigent de nouveaux emplois. Il ne suffit pas de partir d'un social qui mettrait entre parenthèse le civilisationnel.
« Bien entendu, il ne s'agit pas, à l'inverse, de réduire ni de dissoudre toute politique dans la politique de civilisation ; les problèmes classiques de gouvernement demeurent, mais ils y sont désormais liés.
« Bien entendu également, une politique de civilisation doit développer et utiliser tous les aspects positifs des sciences, des techniques, de l'Etat, du capitalisme, de l'individualisme, etc. Il s'agit d'investir sur la recherche et sur la mise en action des énergies douces (solaires, éoliennes), de promouvoir les voitures électriques ou semi-électriques, de miser ur de nouvelles méthodes bioécologiques ou biogénétiques pour assainir les cultures, de miser sur les nouvelles générations d'ordinateurs intelligents, capables de modifier leurs logiciels ; en bref,
nous devons envisager et encourager un nouvel âge de la technique, où celle-ci dépasserait son âge barbare actuel (mécanique, déterministe, chronométré), qui, en permettant son humanisation, permettrait, via la réhumanisation des administrations et des entreprises, la réhumanisation de la vie quotidienne. »
« Nous pouvons maintenant formuler les impératifs d'une politique de civilisation pour éviter que « le mal-être parasite le bien-être » :
1°) solidariser (contre l'atomisation et la compartimentation) ;
2°) ressourcer (contre l'anonymisation) ;
3°) convivialiser (contre la dégradation de la qualité de vie) ;
4°) moraliser (contre l'irresponsabilité et l'égocentrisme).
Il s'agit-là, nous dit Edgar Morin d'un New Deal civilisationnel qui doit tenir ensemble une réforme intellectuelle et une refondation politique.
« Réforme intellectuelle : nos esprits sont formés selon une conception qui sépare les connaissances, les isole les unes des autres en les compartimentant, privilégie la connaissance fondée sur le calcul – qui ignore le non calculable, c'est-à-dire la vie, la souffrance, l'amour, le bonheur, le malheur – et met la politique à la remorque du calcul économique. On vit dans la fragmentation des problèmes et dans l'au jour le jour, en sorte qu'il est impossible de concevoir les problèmes fondamentaux et les problèmes globaux. » (Intro). Plus loin, dans le texte de 2002 : « Le progrès admirable des connaissances s'accompagne d'une régression de la connaissance par la domination de la pensée parcellaire et compartimentée au détriment de toute vision d'ensemble. » (page 25).
« Refondation politique : il s'agit de fonder une anthropolitique et une politique planétaire [...] ». (Intro). En effet, l'épanouissement démocratique s'accompagne de « régressions démocratiques : « dépossession des citoyens par les experts et les techniciens, crise des idéologies – en fait des idéaux et des projets -, dégradation du civisme sous l'effet des dégradations de la solidarité et de la responsabilité. » (pages 25-26).
« Le problème de notre civilisation est d'une extrême complexité, d'une part parce que cette civilisation comporte en même temps des traits exceptionnellement positifs et des traits exceptionnellement négatifs, dont on ne peut prédire lesquels deviendront dominants, d'autre part parce qu'elle constitue un ensemble inter(relationné en boucle, où chaque élément est à la fois produit et producteur, cause et effet, et où l'on ne peut isoler un déterminant en dernière instance, qui permettrait à un maître-mot de tout expliquer et, par-là, de trouver aisément une solution simple.
« Ainsi ce qui est en cause est beaucoup plus que notre idée de modernité : c'est à la fois notre idée de civilisation et notre idée de développement. » (pages 26-27).
« Il est très difficile de prendre conscience du problème de civilisation, et plus encore de le poser en termes politiques.
« Tout d'abord, il est très pénible de remettre en question les évidences reçues, comme la certitude du caractère positif de notre civilisation, et la certitude du progrès irréversible inhérent à son développement. Il n'est guère aisé d'effectuer un diagnostic pertinent ; il risque d'être soit trop alarmiste, soit indûment euphorique. » (page 29).
« Il est quasi impossible, quand on obéit à la pensée compartimentée et parcellaire, de voir la figure d'ensemble, c'est-à-dire civilisationnelle, de problèmes qu'on conçoit disjoints et qu'au mieux on juxtapose en patchwork : chômage, exclusion, économie, fiscalité, drogue, etc., et, bien entendu, tout problème de politique de civilisation se dissout dans la conception qui réduit la politique à l'économique.
« Il est quasi impossible, quand on ne considère que la performance quantitative, de percevoir que le privilèges accordé au rendement détruit les paysages, dégrade les territoires et les sols, dénature la campagne et dégrade la vie urbaine.
« Il est quasi impossible, quand on a subi l'imprinting des structures de pensée simplifiantes/mutilantes qu'on croit rationnelles, de concevoir la complexité, c'est-à-dire les ambivalences de la science, de la technique, de l'industrie, de l'urbanisation, du marché, du capitalisme, de l'Etat, comme de concevoir les inter-rétroactions, le caractère à la fois un, multiple et contradictoire de la nouvelle réalité. [...] » (pages 29-30).
« Nos comportements subissent en même temps une dispersion qui empêche toute réflexion approfondie : nous nous agitons plus que nous agissons. Et nous n'arrivons pas à prendre conscience du présent. Nous souffrons ce problème du retard inévitable de la conscience sur le vécu, accentué par la vitesse et la complexité. De plus, les processus de décomposition au sein de notre civilisation ne permettent pas de percevoir les éventuels processus de recomposition. » (page 31)
« Les sociétés complexes évoluent selon un processus de décomposition/recomposition. » (page 31).
Remarque : Je me suis autorisé à mettre en ligne quelques passages du livre d'Edgar Morin intitulé Pour une politique de civilisation, paru aux éditions Arléa en 2002. Il est bien évident que toute lecture est déjà une re-lecture et peut-être une dé-lecture pour mieux lire et relire, et que, de ce fait, les choix ici établis ne concernent aucunement Edgar Morin lui-même.
J'espère, je pense, ne point avoir trop trahi sa foisonnante réflexion et sa pensée de la complexité, même si je n'ai pu citer d'autres passages qui me paraissaient tout aussi essentiels. Mais je me dois de respecter les droits d'auteur et d'éditeur ! Aussi, je vous invite vivement à commander ce petit texte de 79 pages, dont le prix est modique : 5 € - du moins quand je l'ai acheté en 2002, il valait ce prix-là !
La lecture de ce texte vous sera très profitable pour penser, à votre tour, les problèmes de société qui traversent le monde actuel, l'Europe, la France, et elle vous familiarisera avec cette façon de questionner si particulière à Edgar Morin, celle qui permet de tenir ensemble l'un et le multiple, et de penser la complexité.
Une approche conceptuelle qui, en bousculant les cadres préétablis et en rejetant les chemins déjà tracés ou tout tracés, rappelle la réflexion de Rabbi Nahman de Braslav - « Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connaît car tu ne pourras pas t'égarer ... »
Une méthode d'analyse qui réconcilie les deux grands philosophes du premier matin grec, Héraclite et Parménide, et renvoie à l'herméneutique juive de l'un-relation et aux réflexions actuelles sur l'ordre qui ne serait qu'échec ou que phase transitoire, obligée, entre deux dés-ordres, deux mouvements, deux dés-équilibres, etc. Nous y reviendrons car ces approches-là sont des clés possibles pour entrevoir ce qui se passe dans nos sociétés de plus en plus complexes – et proches parfois de la thermodynamique des ensembles flous.
Edgar Morin :
"la politique de civilisation ne doit pas être hypnotisée par la croissance"
Chat - LEMONDE.FR | Mis à jour le 03.01.08 | 17h16
Dans un chat sur Le Monde.fr jeudi, le sociologue est revenu sur la "politique de civilisation", un concept qu'il a inventé et qui a été repris par Nicolas Sarkozy, lors de ses voeux du 31 décembre 2007.
AFP/MARTIN BUREAU
Edgar Morin, au Théâtre du Rond-Point des Champs-Elysées à Paris, le 29 septembre 2003.
QUESTION - Qu'est-ce que vous entendez par "civilisation" ?
Edgar Morin : Il faut distinguer culture et civilisation. La culture est l'ensemble des croyances, des valeurs propres à une communauté particulière.
La civilisation, c'est ce qui peut être transmis d'une communauté à une autre : les techniques, les savoirs, la science, etc. Par exemple la civilisation occidentale dont je parle, qui s'est du reste mondialisée, est une civilisation qui se définit par l'ensemble des développements de la science, de la technique, de l'économie.
Et c'est cette civilisation, qui aujourd'hui apporte beaucoup plus d'effets négatifs que d'effets positifs, qui nécessite une réforme, donc une politique de civilisation.
QUESTION - L'utilisation du mot "civilisation" ne risque-t-elle pas de nous faire jouer le jeu du néo-conservatisme?
Edgar Morin : Je ne vois pas en quoi. Si je dis qu'il faut réformer la civilisation, cela fait plutôt le jeu de ceux qui voudraient changer les choses, et pas des conservateurs.
QUESTION - M. Sarkozy veut-il nous préparer à un affrontement entre l'Occident et l'Islam en employant l'expression "politique de civilisation" ?
Edgar Morin : Je ne suis pas dans l'esprit de M. Sarkozy. Je ne peux pas vous répondre. Moi, je ne l'entends pas ainsi. J'ai même développé dans des écrits l'idée d'une politique de l'humanité qui serait une politique de symbiose des civilisations, c'est-à-dire où entrerait le meilleur de chaque civilisation.
QUESTION - Vous dites que la civilisation apporte plus d'effets négatifs que d'effets positifs. Quels sont les effets négatifs ?
Edgar Morin : Je parle du fait que, par exemple, la science n'apporte pas seulement des bienfaits, mais a apporté des armes de destruction massive et des possibilités de manipulation biologique.
La technique et l'économie aujourd'hui concourent à la dégradation de la biosphère, et à tous les problèmes écologiques que nous rencontrons aujourd'hui.
Je dis aussi que partout où les biens matériels ont été apportés à une partie de la population, ils n'ont pas apporté un véritable bien-être psychologique et moral, et qu'il y a malaise chez ceux qui connaissent le bien-être.
L'individualisme, qui est une chose positive sur le plan de l'autonomie et de la responsabilité personnelle, s'est développé en provoquant le dépérissement des solidarités.
Ce sont tous ces phénomènes de dégradation qui sont les aspects négatifs, liés au fait que ce qui domine, c'est la quantité, le "plus", au détriment du mieux. C'est pour cela qu'il faut une réforme de civilisation.
QUESTION - Vous dites "La politique de civilisation (...) devrait reposer sur deux axes essentiels (...) : humaniser les villes, ce qui nécessiterait d'énormes investissements, et lutter contre la désertification des campagnes." Quelle compatibilité observez-vous entre les actions menées par le gouvernement et votre conception de la politique de civilisation ?
Edgar Morin : Je pense que jusqu'à présent, ce qu'ont fait les divers gouvernements est très insuffisant par rapport à ces deux aspects. Par exemple, la revitalisation des campagnes suscite le fait de rendre vie d'abord au village, de faire régresser l'agriculture industrialisée et l'élevage industrialisé qui polluent les aliments et les nappes phréatiques au profit d'une agriculture fermière de petites et moyennes exploitations, de développer au maximum l'agriculture biologique.
Sur le plan des villes, on est aussi très loin de les humaniser. Il y a le problème terrifiant de la vie dans les banlieues qui tendent à devenir des ghettos. C'est à la fois le problème de ceux qui vivent dans les villes géantes, hyper-encombrées, toxiques, dans un climat si malsain que les maladies psychosomatiques se multiplient, l'usage des drogues, des somnifères, se multiplie.
Donc je pense que jusqu'à présent, ces deux problèmes n'ont pas été abordés avec la puissance suffisante.
QUESTION - Quelle politique de civilisation avec un ministère de l'identité nationale et de l'immigration, l'officialisation des tests ADN ? N'est-ce pas là plutôt des signes de "décivilisation" ?
Edgar Morin : Il est certain que ce que vous citez n'entre pas du tout dans ce que j'entends par politique de civilisation. Cela entre dans un cadre beaucoup plus large qui est celui de l'humanisation d'une politique à l'égard des immigrés. Cela fait partie de mes idées politiques qui sont très favorables à l'intégration des immigrés en France.
Il faut un changement de voie, pas seulement de cap. Et c'est très difficile à faire. Mais si l'on est conscient qu'il faut faire un changement de voie, on est dans une perspective juste.
QUESTION - Le journaliste espagnol d'El Mundo Arcadi Espada affirme que Nicolas Sarkozy perd de son verbe sans Henri Guaino, qui serait un des "grands écrivains politiques de France" et "un nègre présidentiel de légende". Qu'en pensez-vous ?
Edgar Morin : Je ne connais pas bien les rapports entre les deux. Je n'ai jamais rencontré M. Guaino. Je sais par exemple que c'est lui qui a trouvé dans mes écrits la formule politique de "politique de civilisation".
QUESTION - N'est-ce pas une dangereuse tentative de plus de réintroduire la "vertu" et la "justice" au sein de nos objectifs politiques ?
Edgar Morin : De toute façon, une politique de civilisation est une politique qui devrait restaurer les solidarités et les responsabilités, et qui par là-même aurait un aspect moral. On ne peut pas l'écarter. Ce qui est dangereux, c'est quand on pense à la vertu, et à la formule de Robespierre qui disait qu'il fallait unir la vertu à la terreur.
QUESTION - Quels sont selon vous les aspects positifs de la politique de Nicolas Sarkozy ?
Edgar Morin : Jusqu'à présent, c'est d'avoir mis des personnes issues de l'immigration dans des postes ministériels.
QUESTION - Pensez-vous qu'on puisse mener une réelle politique de civilisation quand l'objectif prioritaire pour le pays fixé par la majorité présidentielle est la croissance à tout prix ?
Edgar Morin : Justement, je pense qu'une politique de civilisation ne doit pas être hypnotisée par la croissance.
Il faut abandonner la recherche du toujours plus pour une recherche du toujours mieux. La croissance est un terme purement quantitatif. Il faut savoir quels sont les secteurs où il doit y avoir croissance, et ceux, au contraire, où il doit y avoir décroissance.
QUESTION - Comment pensez-vous que puisse s'opérer le rétablissement des solidarités que vous appelez de vos vœux dans votre ouvrage de 2002 ?
Edgar Morin : Quand j'ai fait un article en avril au moment de la campagne présidentielle, j'indiquais les mesures que je prendrais dans ce sens-là. J'instituerais des maisons de solidarité dans les grandes villes de France, j'instituerais un service civique de solidarité. Je proposais donc au moins deux mesures concrètes.
QUESTION - Ne pensez-vous pas que la référence à cette "politique de civilisation" va servir parallèlement, dans l'esprit de ses concepteurs, à rendre plus civil, plus acceptable ( à faire accepter par la cité ) le libéralisme ambiant ?
Edgar Morin : Ce qui se passe dans l'esprit du président ou de ses proches, je l'ignore totalement jusqu'à présent. Ou bien, effectivement, il s'agit de paroles qui n'auront pas de suite, ou bien il s'agit d'une conversion profonde. S'il s'agit d'une conversion profonde, je pense évidemment que ce serait quelque chose d'important, et je serais prêt à le reconnaître.
QUESTION - Les termes "politique de civilisation" ont-ils un volet extérieur ? Est-ce aussi un concept géopolitique ?
Edgar Morin : C'est un concept qui vaut à mon avis partout où il y a eu occidentalisation du monde. Par exemple dans des mégapoles comme Sao Paulo ou Shanghaï, on arrive à la même civilisation et à la même nécessité de réforme de civilisation.
QUESTION - Il y a au moins deux discours importants de M. Sarkozy qui peuvent permettre de comprendre ce qu'il entend par "civilisation" : celui de Dakar et celui récent de Saint-Jean-de-Latran. Que pensez-vous de ces deux discours ?
Edgar Morin : Je ne suis pas du tout d'accord avec le discours de Dakar, parce qu'il a une vue tout à fait extérieure de la réalité africaine. Il n'a pas compris de l'intérieur les problèmes profonds de l'Afrique : ils sont liés à l'autonomie, à un progrès qui ne soit pas calqué sur le modèle de l'Occident, etc.
Quant au discours de Saint-Jean-de-Latran, je n'insisterai pas. Je pense que l'Europe est méta-chrétienne. Elle était chrétienne au Moyen Age, et l'Europe moderne s'est fondée sur des idées laïques. Et bien entendu, le message évangélique s'est laïcisé sous la forme de l'humanisme européen.
Et en ce qui concerne le problème de la foi, je crois qu'on peut être aussi moral quand on n'est pas croyant que quand on l'est.
QUESTION - Quel est selon vous le "meilleur" de chaque civilisation pour effectuer cette symbiose que vous évoquez ?
Edgar Morin : Je crois qu'en ce qui concerne la civilisation européenne, ce sont les idées de démocratie, de droits de l'homme et de la femme. En ce qui concerne la Chine, c'est une civilisation fondée sur le taoïsme, sur une conception de la vie et de la nature très riche et une idée de sagesse.
Je crois que dans les petites civilisations d'Indiens d'Amérique du Nord ou d'Amazonie, il y a des arts de vivre, des savoirs, des connaissances qu'il ne faut pas mépriser, mais pouvoir adopter.
Je dirais que toute culture a ses vertus, ses superstitions, ses erreurs, et je pense que ce sont surtout les vertus des différentes cultures qui devraient se rencontrer.
On voit très bien ici, chez nous, qu'il y a l'aspiration à un art de vivre qui fait que l'on cherche aussi bien dans le bouddhisme zen, dans le bouddhisme tibétain du dalaï-lama, des réponses à son aspiration à vivre autrement.
Je pense que l'Occident en général et l'Europe ont développé surtout le côté matériel et technique de la civilisation, et ont sous-développé tout ce qui concerne l'âme, l'esprit, la relation avec soi-même et avec autrui. Et je pense que là-dessus, on peut puiser dans ce qu'apportent beaucoup d'autres civilisations.
QUESTION - L'image du monde actuel ne penche-t-elle pas (hélas) plus pour la théorie du choc de civilisations de Samuel Huntington que pour une symbiose de celles-ci ?
Edgar Morin : C'est le grand problème : éviterons-nous une guerre de religions ou de civilisations ? Ce que je dis va dans le sens contraire à celui du choc des civilisations.
Chat modéré par Constance Baudry